L’origine du nom vient du mot béarnais « ENDREÇA »,
qui a le sens de : direction, conseil, guide.
Il est vrai que le village était, pour les pèlerins de St Jacques de Compostelle,
un lieu pour passer le Gave. Sur leur chemin, c’était la bonne direction.
Quand les eaux étaient basses, les pèlerins passaient à pied en empruntant le gué, mais quand les eaux étaient hautes et le courant fort, ils traversaient avec « la nau » une sorte d’embarcation à fond plat, un radeau guidé par un câble.
Aujourd’hui encore, on retrouve à Lendresse un lieu-dit « la nau » et sur l’autre rive du Gave une maison en ruine nommée « Guironnolé » (Guiron le passeur).
De là, les pèlerins grimpaient sur la colline, au sanctuaire de Notre-Dame de Muret puis ils poursuivaient leur chemin par l’itinéraire dénommé aujourd’hui GR 65.
Mais Lendresse était surtout un endroit renommé où les pèlerins étaient toujours bien accueillis, où ils ne se faisaient pas rançonner comme en d’autres lieux.
En outre, c’était un endroit très sûr où les pèlerins pouvaient laisser de l’argent en sécurité. Ils le récupéraient au retour de leur périple, car, en ces temps, il n’était pas rare qu’ils se fassent attaquer et voler en chemin.
L’ église Saint-Martin
Cette église est édifiée au 19ème siècle avec pour seul mot d’ordre la simplicité.
Ce lieu de culte comprend une nef unique.
Son éclairage s’effectue d’un seul coté, par d’étroites fenêtres.
L’église s’ouvre par une porte latérale qui donne sur le cimetière,
implanté à cet endroit au 19ème siècle également.
Enfin on remarque le fin clocher doté d’une toiture pointue à quatre pans.
L’intérieur de l’église Saint-Martin, très sobre, est orné d’un retable du 17ème siècle et d’un devant d’autel en cuir doré.
Ce devant d’autel est composé de cinq panneaux rassemblés. Celui du centre représente la Vierge à l’Enfant, les parties qui l’entourent sont ornées d’un vase à godrons. Cet objet porte des fleurs telles que des tulipes et des œillets, ainsi que des feuillages. Ces motifs en relief et polychromes se détachent d’un fond doré.
Ils sont, depuis le 7 janvier 2005, classés et inscrits à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.
L’abbaye laïque
C’est l’édifice le plus ancien du village.
Recensé par Gaston Phoebus dès 1385, il fut habité par les abbés laïques jusqu’à la Révolution.
L’Abbé Laïque qui bénéficiait d’attributions et de privilèges de la noblesse collectait la dîme, revenu ecclésiastique prélevé jusqu’au 18ème siècle.
Il avait aussi le pouvoir de nommer le curé de la paroisse.
Très fréquentes en Béarn, ces petites seigneuries étaient souvent construites à coté de l’église.
Transformé en manoir, le bâtiment actuel a subi divers agrandissements et transformations au cours du 19ème siècle.
Constitué d’un corps d’habitation principal recouvert d’enduit et de dépendances agricoles en galets apparents, il semble que son portail d’entrée ait été déplacé car il n’est pas ajusté à la hauteur des murs.
Le manoir est aujourd’hui la propriété de la famille Martin Du Gard.
Les crues du Gave de Pau
Tous les Lendressois connaissent l’histoire de l’église engloutie :
vers 1820 l’église primitive située à proximité de l’abbaye laïque a été
emportée avec des chemins, par une crue importante du Gave.
Les crues ont constamment modifiées la carte des terrains utilisables et tous ces dégâts ont couté cher au village.
Cet évènement marque la fin d’une époque et enracine dans la
conscience des habitants de Lendresse la certitude que le Gave peut être menaçant et dangereux pour le village.