Origine du nom : nom dérivé du Basque arran
qui signifie « la petite vallée » ou arrantz « végétation d’épineux ».
Arance et l’industrie du Gaz
C’est en 1949 que tout commence avec le premier forage entrepris par la SNPA (Société Nationale des Pétroles d’Aquitaine) et le jaillissement d’or noir.
En 1951, une prospection est lancée à plus grande profondeur mais la couche d’hydrocarbure se révèle maigre. Il est toutefois décidé de prospecter plus avant Lacq. Le 19 décembre au matin, le gaz fuse librement à 25 mètres au dessus du sol.
Les techniciens s’emploient à canaliser le gaz mais une fuite persiste. Ils parviennent à la colmater au bout de 5 jours et à diriger le gaz vers une torche. Pour l’allumer, il fallut présenter une étoupe à 4 ou 5 mètres de l’orifice du brûleur. C’est alors qu’un souffle puissant ébranla l’atmosphère et une langue de feu de 20 mètres de haut jaillit. Au final, 32 puits s’avèreront productifs.
L’exploitation réelle du gaz démarrera en avril 1957.
Pour information, l’ultime forage a été réalisé en août 1998 par une équipe allemande sur le cluster d’Arance.
Arance dans les années 1959 à 1970 faisait la une des journaux :
– Première page de la République des Pyrénées du 10 juin 1960 : « L’évacuation du village d’ Arance est décidée ».
Menacé par l’usine de Lacq, le village d’ Arance va être évacué. Selon le Maire de l’époque, M. Abel REY, » toute la population veut partir « , » nous vivons dans un état d’angoisse continuel « , » le village est prisonnier entre un puit à l’ouest et l’usine à l’est « . Le Maire veut négocier le prix des maisons et obtenir le remboursement des frais d’évacuation avec le Préfet des Pyrénées-Atlantiques.
En 1960, Arance compte une population sédentaire de 350 habitants dont 80 enfants et une population fluctuante de 400 ouvriers travaillant à l’usine. La localité comprend 100 maisons et environ 100 hectares de terres labourables et 5 commerçants.
– Première page de la République des Pyrénées en août 1970 : « D’abord démembré, toujours asphyxié, longtemps révolté après avoir été celui du sacrifice, ARANCE est presque devenu un village de cocagne ».
Le Conseil municipal offre chaque année 2 mois de vacances à la mer et à la montagne à tous les enfants (1 mois aux personnes âgées), un banquet le 11 novembre à toute la population et de nombreux cadeaux pour Noël et la fête des mères. De plus, la commune a investit à hauteur de 23 millions d’anciens francs dans du matériel agricole, avec un chauffeur mis gratuitement à la disposition des agriculteurs.
Aujourd’hui, le village d’Arance a un côté tourné vers le Gave et les collines, tandis que l’autre regarde les torchères et les raffineries du bassin de Lacq.
Légèrement en retrait de la RD 817, le village est bordé par le gave de Pau, qui coule vers Orthez et dont les rives sont particulièrement belles à cet endroit.
Quant aux usines de Lacq, elles ont donné au village une vie nouvelle, sans enlaidir sa physionomie. La vocation première d’Arance fut évidemment l’agriculture.
Elle se maintient encore un peu aujourd’hui et reste garante de la pérennité des traditions locales. Toute la région a un riche passé.